Le Projet Pédagogique en 4 points :
Lécole
Lécole , lieu de savoir et dhéritage.
Lécole est un lieu de vie pour le jeune, mais elle lest sur un mode particulier: celui du rapport au savoir et à lapprentissage. Sans en avoir le monopole, lécole a pour devoir de lui proposer des connaissances, de laider à maîtriser des compétences, des habiletés intellectuelles et manuelles ainsi que des savoir-être qui contribueront à relier le jeune à la société. Elle fera ainsi accéder la génération montante à une mémoire et à des références collectives, léduquant concrètement, par son organisation quotidienne, à des attitudes démocratiques, civiques, critiques, soucieuses du bien commun. En cela, elle collabore, chaque fois que cest possible, avec les familles, premier lieu où se transmet une culture et où sapprend le lien social. Cela implique, dans lenseignement catholique, entre autres, la transmission de lhéritage culturel chrétien et la proposition de lEvangile comme ferment de liberté et sens possible de la vie pour lhomme engagé dans luvre de création.
Lécole , lieu de sens.
Ces connaissances, ces pratiques et ces attitudes seront plus solidement acquises si elles ont été construites ou au moins perçues dans leur contexte et leur histoire et situées dans le système dont elles font partie. Lélève en saisira dautant mieux la signification et la nécessité quelles proposent des réponses à ses questions, qu elles lui permettent de résoudre des problèmes, quelles sont articulées, par des liens cohérents, à des pratiques ou à des savoirs déjà installés et quelles lui donnent finalement de mieux comprendre le monde.
Lécole , instrument dinsertion.
Les savoirs et techniques transmis par lécole doivent être régulièrement actualisés. Cest seulement si elle souvre aux réalités socio-économiques et culturelles contemporaines que lécole pourra prendre en compte le désir dinsertion des jeunes dans la vie relationnelle, citoyenne et professionnelle. Les technologies nouvelles notamment de communication la pratique adéquate du stage ou de lalternance seront mises au service de stratégies de formation appropriées aux besoins divers des jeunes.
Les enseignants
Par des enseignants reconnus comme acteurs essentiels.
Quel que soit langle à partir duquel on envisage le projet pédagogique que lécole secondaire catholique se donne, il faut mesurer le rôle et la place indispensables quy prennent les enseignants. Rien ne se fait sans les femmes et les hommes qui, chaque jour, rencontrent les jeunes dans leurs réalités, aux prises avec leur projet de vie et dapprentissage. Cest bien par les enseignants que les grands objectifs de lenseignement se trouvent concrètement poursuivis.
La gravité de la tâche dit assez que les enseignants, les éducateurs, les directions sont au sein de lécole de réels acteurs politiques de la société. Cest leur dignité de se forger une culture du métier renouvelée, participative, en intelligence critique avec la société entière qui doit les reconnaître et leur faire confiance.
Par des enseignants qui analysent ce qui change dans leur fonction et dans lapprentissage et en tirent les conséquences
Cette culture professionnelle peut être vécue dans un sentiment de fierté et dappartenance. Elle permettra que se développent en chacun de nouvelles capacités danalyse portant sur les changements de sa fonction et sur les démarches dapprentissage quil met en oeuvre. Elle trouvera des expressions concrètes à travers le projet détablissement.
Le métier change. Il implique sans doute, progressivement, un exercice plus collectif et une place à faire à de nouvelles méthodes. Il appartient aux enseignants den inventer les chemins. Il reste cependant que la relation pédagogique implique un engagement singulier de chaque enseignant, appelé à reconnaître ses valeurs pour décider de son action.
Par des enseignants qui peuvent bénéficier dune formation
La cohérence, lexistence même du projet pédagogique que les enseignants traduiront en actions concrètes dans le projet détablissement supposent que se développe une formation continue praticable et que se mettent en place des lieux et des temps déchanges professionnels effectifs entre enseignants.
Lélève
Pour un élève autonome , qui dialogue et sexprime.
Dans le processus dappropriation des compétences, des savoirs et des techniques, on privilégiera les méthodes qui favorisent lautonomie de lélève, le développement de sa curiosité, de son désir et de sa capacité dapprendre progressivement par lui- même. On visera, de cette manière, la construction dun jugement personnel ainsi quune auto-évaluation référée à des critères pertinents, conscients et convenus.
Une place centrale sera faite au questionnement, qui évite tout dogmatisme, à la dialectique qui confronte les points de vue, à la résolution de problèmes, quils soient présents dans la réalité ou proposés à la curiosité des esprits.
Le jeune maîtrisera dautant mieux son apprentissage que celui-ci aura été le fruit, dun dialogue et dune interaction constante avec autrui: maîtres, condisciples, auteurs du passé. La formation conçue ainsi dans sa dimension duvre collective et réciproque comprendra aussi la relation aux experts, aux documents, matériaux et instruments de référence...
On perçoit limportance que revêt dans ce cadre la maîtrise de la langue denseignement, orale et écrite, comme outil permanent de découverte de soi, des autres, du monde et comme instrument de communication, de développement de la pensée analytique, de lintelligence critique et de lesprit de synthèse autant que dintégration sociale et de créativité.
Dans cette conception de lapprentissage, la dimension affective ne peut être négligée, non plus que le rôle du désir, de lémotion, des empathies.
La part faite à lintériorité et à la sensibilité esthétique et, à partir delles, une large ouverture à la dimension du bien et du beau et aux voies de lexpression artistique ne pourront quapprofondir la conception globale que le jeune se fera de lhumain.
Pour un élève reconnu dans sa différence et soutenu dans son projet de réussite.
Cette approche de lapprentissage engage à prendre en considération la différence des acquis, des motivations, des rythmes, des milieux socio-culturels. Il ny a ni voie unique ni système-miracle. La bonne méthode est plurielle: cest elle qui fait progresser et réussir, qui respecte la personnalité de lélève... et du maître, sans négliger pour autant les efforts de standardisation des objectifs et des compétences évaluables au terme du degré ou des études secondaires.
Pour un élève orienté dans le respect de ses aptitudes et des exigences de la société.
Cette standardisation équilibre et complète la différenciation des moyens dapprentissage. Elle met pratiquement lécole et ses différents acteurs enseignants et apprenants solidaires devant une obligation de résultats. Leffort de démocratisation des études, qui a déjà permis laccès des études secondaires à lensemble de la population, doit viser lidéal dune vraie réussite de chacun, dans toutes les dimensions de sa personne. Cette visée féconde situe lensemble de la scolarité obligatoire dans une perspective qui favorise lorientation de lélève et la maturation de son projet personnel, plutôt que dans une perspective de sélection par léchec.
Doter chaque élève des compétences et des savoirs nécessaires à la poursuite de son projet, exiger de chacun son maximum dexcellence, favoriser légalité des chances en assurant à certains un surcroît dattention et de moyens, à dautres, par contre, des performances à leur mesure et, à tous, des défis, cest dans cette vision démocratique que lécole visera légalité des résultats.
Dans cet ordre de préoccupation, une attention particulière sera apportée aux vrais démunis économiques et, sans rien brader, aux difficultés qui peuvent perturber leur relation à la culture scolaire et aux savoirs.
Il conviendra en outre daborder le public de lenseignement spécialisé avec toute la différenciation nécessaire sur le plan pédagogique. Tout sera mis en oeuvre à tout niveau pour intégrer le jeune scolairement, socialement et, chaque fois que possible, pour le préparer à une profession.
La société
Vers une société solidaire
Cette tension vers lobligation de résultats, qui vise lexhaussement du niveau de culture et de compétence de lensemble de la population, exige un climat de coopération et de solidarité, initiation à la vie en société. Elle implique la conviction que tous peuvent réussir, et en même temps que rien ne sobtient sans effort. Elle demande lentraide, la coopération et une saine émulation. Faire lexpérience de lintérêt commun dans lapprentissage peut entraîner une valorisation du travail en équipe où une réussite partagée transcende rivalités et concurrences.
Vers une société qui valorise
Là aussi le respect des différences, lécoute, la mise en valeur de la variété des talents, la patience, la constance devant la diversité des maturations intellectuelles et affectives seront les gages du succès. Léchec lui-même, sil devait avoir lieu, pourrait avoir un sens à condition dêtre compris par le jeune, dêtre accompagné et surtout positivé.
Vers une société de citoyens
Ces pratiques, vécues dans la difficulté bien réelle de publics de plus en plus hétérogènes, appellent nécessairement au cur même de la classe et de lécole, conçues comme un lieu de construction active de soi et de socialisation, des règles de vie en commun, une habitude du respect réciproque, le refus de la violence et une progressive intériorisation de la loi. Les règles de vie qui traduisent celle-ci dans la vie scolaire quotidienne doivent être claires, cohérentes, autant que possible conçues ensemble, connues de tous, partagées et respectées par tous. Elles impliquent, si nécessaire, sanctions et arbitrages. Chaque jeune fera ainsi, dans lexpérience collective, son apprentissage de la citoyenneté adulte. Respect de soi et respect dautrui sarticulent en pratiques citoyennes, lorsquon apprend ensemble.
Règles de vie communes et apprentissage collectif trouveront dautant mieux leur équilibre quon y aura fait place au corps, au sport, à la gestion du stress et à léducation à la santé.